Pendant la Seconde Guerre mondiale, 500 000 soldats américains ont transité par l'Australie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, 500 000 soldats américains ont transité par l'Australie. Parmi eux, des dizaines de milliers de Noirs. Des vétérans racontent leurs années de guerre au service d'une armée ségrégationniste et l'accueil étonnamment chaleureux que leur a réservé une Australie raciste.
En 1941, les premiers contingents américains arrivent en Australie afin d'être redéployés sur les différents fronts du Pacifique. Le Premier ministre australien, John Curtin, refuse dans un premier temps la présence des soldats noirs sur son territoire. Il craint que leur présence ne compromette le programme "Australie blanche", voté en 1901 pour protéger le pays d'une "infiltration par les races de couleur". À l'époque, l'Australie pratique la ségrégation et fait des aborigènes des citoyens de seconde zone. Pendant que Curtin négocie avec le gouvernement américain la question de l'entrée des soldats noirs sur son territoire, ces derniers restent confinés sur les navires au large des côtes. Finalement, les Américains réussissent à convaincre leur allié et les GI noirs peuvent débarquer, leur commandement s'engageant à ce que la ségrégation leur soit appliquée. Malgré la position de leur gouvernement, les Australiens blancs accueillent chaleureusement ces soldats. Au point que beaucoup de Noirs estiment être mieux traités dans ce pays que chez eux. Mais cet accueil favorable exaspère certains soldats blancs et des émeutes éclatent dans les rues de Brisbane, mettant aux prises soldats américains blancs et noirs - dont les cantonnements sont pourtant séparés. Les tensions deviennent telles que des soldats noirs sont ensuite envoyés sur le théâtre des opérations sans armes à feu, par peur de représailles contre l'encadrement blanc. Quelque soixante ans après, le documentaire recueille les témoignages de soldats mobilisés dans les bataillons noirs de l'armée américaine. Les vétérans, âgés de plus de 80 ans, parlent avec vivacité de leur jeunesse dans une société raciste, de leur carrière dans une armée ségrégationniste et de leur rencontre avec l'Australie. Des archives soigneusement choisies (dont le journal d'un officier américain blanc dirigeant un bataillon noir) et les interventions d'historiens complètent ce récit qui éclaire certains aspects méconnus de la Seconde Guerre mondiale.