de Dorcy Rugamba, adaptation Younous Diallo, mise en scène Jacques Delcuvellerie
Une coproduction du Festival de Liège, du Théâtre National de la Communauté française et du Groupov - Belgique (Première au Mali)
Sur une scène ouverte, trois acteurs investissent le terrain politique comme on entre dans une bagarre. En prenant position. En toisant l'adversaire. En distribuant des coups ! Dans les querelles en cours sur le rôle positif de la colonisation, il s'agit de faire entendre la voix forte et sans concessions des "Bâtards" nés du mariage forcé entre les anciens colons et leurs anciens administrés. Au nom de quoi un peuple se permet-il de disposer d'un autre ? Par ailleurs : qu'ont fait les Africains de quarante ans d'indépendance ?
Au moment où l'on oppose les mémoires, la Shoah à la traite négrière, n'y a-t-il aucun lien qui unisse entre eux les grands crimes contre l'humanité ? N'y a-t-il aucun rapport entre l'extermination des peuples amérindiens et les génocides du XXe siècle ?
À l'heure du revival chrétien et de l'Islam militant, de la terreur d'ETAT contre le terrorisme suicidaire, de la guerre des mondes et des civilisations, nous voulons interroger ce "Dieu" qui réinvestit de nouveau la sphère publique, dicte de plus en plus les choix politiques. Méticuleusement, nous allons étudier le casier judiciaire de ce candidat à la magistrature suprême.
Maintenant que l'ultralibéralisme règne en maître sur le monde, nous allons questionner les rapports que le capital entretient avec la vie humaine, avec la religion, avec la souveraineté des peuples et des nations, avec la guerre et la paix !
Avec humour et poésie, colère et lucidité, nous allons tenter de parcourir l'histoire et les débats majeurs de notre époque du point de vue des serfs, des ouvriers, des esclaves, des moujiks, des métèques, des immigrés, des aborigènes, des Indiens d'Amérique, des nègres d'Afrique et d'ailleurs, des youpins, des bougnouls… de tous ceux qui, au cours de l'histoire ont dû payer de leur sang, et souvent de leur existence, la marche forcée du monde.
Le terme " Bloody Niggers" n'est pas ici utilisé pour désigner une "race" particulière, mais une communauté de destins. Il s'agit de tous ceux qui un jour ou l'autre furent considérés comme une humanité mineure et traités comme tels
Ce spectacle, basé avant tout sur l'oralité, utilise de manière pondérée les autres moyens d'expulsion qui permet le théâtre : de la musique à la vidéo, du jeu à la danse, de la parole au chant dans un dispositif minimaliste, aisément transportable.
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