De et par Souâd Belhaddad
"La vérité, Monique ! Tu veux que je me réveille le matin et que je me dise : "Est-ce que je suis Fatchima d'ici ou Fatchima de là-bas ?" Nan ! Je me réveille, le matin et je me dis : "Hou la, la, j'ai envie d'un café !" Comme toi Monique !"... Le ton est donné et Fatchima va nous dire ses mondes, son identité, sa dualité, son "entre deux je". Ici, là-bas...
Avec Monique la confidente, avec Monsieur Bernard "le bras droit de la tête du directeur", avec la sousoulogue et ses questions qui fatiguent, avec Freddy le voisin qui dit "chez nous" pour la France, pour l'Algérie mais aussi pour Tel Aviv, avec tous ces petits riens qui font le quotidien de l'humain... Ici, là-bas. Chez elle.
Avec Hayat, sa fille qui va devenir "visible" selon les directives gouvernementales, une "discrimination positive" à elle toute seule, avec Fairouz l'hôtesse de l'air au brushing impeccable, avec Yamina la cousine née à Montreuil, "un peu d'algéritude et beaucoup de francitude", avec le gars de Bagnolet qui préconise le hijab... "pour le respect".
Et "de fil en pelote", et de mère en fille, c'est la tendresse, la rudesse, ou la bêtise de tous ces personnages qui sont ainsi livrées entre gouaille et retenue, dans la truculente chaleur des mots, dans la fièvre de l'accent.
On rit beaucoup. Ici, là-bas, chez nous. On se sent un peu comme chez Souâd.
Production des associations : Oui, on peut (faire, quand même) et Itinérances
Voir un extrait du spectacle :[ici]
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