C'est en Haïti que naît Eunide Edouarin, mais c'est à Pétion-Ville et dans sa banlieue qu'elle a grandi et passé toute son enfance. Le virus du rap va la contaminer très vite. Plusieurs apparitions sur les ondes et sur la scène rap viennent vite pour Eud. Elle tombe accro aux rimes et aux proses en créole, français ou anglais, dont son influence majeure, qu'on verra au carnaval à l'époque de Tribu de Job à l'âge de 16 ans ("devant la scène, vraiment tout devant !"). Pour cette jeune ado qui adore écrire des poèmes, le destin se trace sur la lignée de ses idoles: elle deviendra rappeuse. Malgré l'opposition de sa mère, malgré le machisme opposé du milieu Rap Kréyol, son engouement pour le style, l'encouragement de ces proches ne peuvent détruire son rêve. Eud a puisé son nom d'artiste de son prénom Eunide après des jeux de mots dans son répertoire poétique… "C'était fabuleux", se souvient Eud, "pour moi ça voulait dire : « qui va vouloir m'enlever la joie de chanter surtout le style qui me plaît. Vu qu'on a un ego énorme quand on démarre dans le rap…". Contre l'avis de son père, Eud, encore mineure, fait ses premières apparitions sur scène avec des potes de la Tribu de Job, ensuite avec l'ASSRAP, puis le fabuleux hit avec "Fanm se kajou". C'est la porte d'entrée de Eud dans le rap biz. Le rap socio, le clubbing, les métaphores féminines suffisent pour qu'elle soit dans le calibre des artistes internationales de prédilection comme Laury.