LES CARNETS DE L’HIRONDELLE
Aurélie Carton
« Vous partez un an au Liban pour faire un break ? », s’étouffe mon voisin d’avion,maîtrisant difficilement
son envie de me traiter de folle. Nous sommes le 5 septembre 2007 et les observateurs prophétisent une recrudescence de la violence au pays du cèdre…
« Déjà, en France, aller chez le coiffeur, je déteste. Tous cesmiroirs en abîme, le regard que l’on ne sait où poser. Sur la voisine ? C’est impoli. Sur le coiffeur ? C’est stressant. Sur le magazine imposé dès l’entrée ? C’est Gala ou Voici. Non, décidément, je n’aime pas. A l’étranger, cette sortie capillaire devient un supplice. J’appréhende la choucroute laquée et n’assume
pas la comparaison de mes cheveux filasses avec les épaisses chevelures des belles Libanaises… »