Prince Koloni, de son vrai nom Orniel Siwo, est né il y a 28 ans, à Sikisani, un petit village en haut du fleuve Maroni, en pleine forêt Amazonienne, à la frontière entre la Guyane Française et le Surinam, sur les rives surinamiennes.
"Prince" car son père est l'un des rois de l'aléké au Surinam et chez les Bushinengués, descendants des esclaves en fuite dans "l'enfer vert", on dit que le talent se transmet par le sang. Il appartient à une dynastie de musiciens, les Fania.
Prince Koloni connaît une enfance difficile et, fatigué des chantiers d'orpaillage où il apprend le brésilien, il décide de créer à 16 ans, en 1993, un groupe de tambours avec ses frères et cousins : "Fondering". Durant cinq ans, ils écument le fleuve en jouant la musique de fête des jeunes : l'aléké. Ils enregistrent onze disques et cassettes distribués sur les marchés du Surinam et de la Guyane.
Prince Koloni est promu superstar de l'aléké : son nom est quasi mythique sur les rives du fleuve. Il quitte pourtant la Guyane en 1998, pour tenter sa chance en Hollande. Il reste sept ans sur le vieux continent, à Amsterdam, où il enregistre plusieurs albums dont il envoie des exemplaires au Surinam, pour Fondering. Il se laisse séduire par les idéaux rasta, proches de la philosophie Bushinenguée, lors de ses tribulations dans les cercles underground d'Amsterdam, et c'est ainsi qu'il compose et chante le reggae, dont le rythme moins rapide que l'aléké se révèle plus accessible pour un public non averti.
Fin 2004, à quelques jours du Festival les Transamazoniennes et après 6 ans de batailles administratives, Prince Koloni créé l'événement au célèbre festival guyanais par un retour tant attendu et pourtant inespéré : alors que Ragga titre "Le retour du prodigieux Koloni", Le Monde décrit la folie qui s'empare du public féminin. Prince Koloni officialise ainsi son grand retour en donnant deux concerts consécutifs : le premier dans un style traditionnel, l'aléké, avec son groupe Fondering, et le second dans un répertoire reggae, accompagné par les musiciens d'Energy Crew.
Le virtuose Bushinengué est signé sur le label du festival, Transportation. Il construit alors son premier album officiel, "Introducing Koloni", à l'image de ce retour tant attendu : une compilation de titres dans tous les styles qui ont composé sa carrière : aléké, kaséko, bigi pokoe, reggae ?.
Biographie d'après le livret d'Hélène Lee et les sources du label Transportation.
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