Julien Jacob voit le jour un 1er mai 1960 à Porto Novo au Bénin. Sa mère est Martiniquaise, son père Guadeloupéen, militaire de carrière. Grâce à une mutation voulue et en quête de ses origines, le couple quitte les Antilles et s'installe dans ce nouveau continent. Julien quittera définitivement le Bénin à l'âge de 4 ans pour ne jamais y revenir. La famille débarque à Marseille, plus tard Fréjus, Nice. En 1993 Julien quitte le sud et s'installe à Paris. Deux années passent et son coeur le pousse à jeter l'ancre en Bretagne, son Afrique blanche. C'est le début d'une histoire?.
Retour en arrière ; Julien a17 ans, il est chanteur dans un groupe de pop-rock Anaphase (1977- 1983) dans le sud de la France. Une initiation en musique comme beaucoup de jeunes de son âge, quoi de plus banal ! C'est pourtant la discothèque paternelle qui va envahir l'enfance du jeune Julien. Le jazz, la chanson française, la musique africaine, afro-cubaine, antillaise et la pop internationale seront le terreau de ses émotions. Petit gars voyageur, il n'est jamais en exil, et croise des artistes uniques. Il passe une nuit inoubliable à partager sons et sens avec le roi Fela. Ailleurs, il vit des instants privilégiés auprès de Miles Davis, Dizzy Gillepsie, Georges Benson ou David Bowie et s'enracine de ses voyages, ses origines, ses découvertes et ses rencontres des cultures celtes, hindies où le vaudou n'est jamais loin.
Petit déjà, il s'amuse d'un langage imaginaire, pour libérer sa pensée du sens des mots. Révéler l'émotion de l'auditoire est son credo, sa quête intérieure. Ces syllabes vibrantes aux secrets bien gardés seront sa griffe musicale. Une langue fictive basée sur la résonance des mots pour pénétrer dans le monde sensoriel et qui caresse bien plus que le sens intellectuel des mots.
Un an après avoir auto-produit un 4 titres, sa particularité et les analogies étonnantes entre les rythmes d'Afrique Noire et celtiques ainsi que les instruments utilisés attirent l'attention de producteurs Bretons ; et en 2000 Julien Jacob publie un premier album remarqué "Shanti" (Warner), de facture totalement décalée par rapport à la production africaine habituelle, entre incantations et folk. "Cotonou", l'album suivant publié en 2005, dans lequel Rachid Taha apporte sa voix, est encore plus dépouillé. Julien prêtera la sienne à l'album "Tekitoi" de son ami.
Au cours de ces productions, Julien prend la route pour de riches expériences scéniques dans l'hexagone et à l'étranger : des premières parties prestigieuses (Suzanne Vega, Cesaria Evora, Rokia Traoré), les festivals Womad de Seattle (USA), Las Palmas (Canaries), Caceres (Espagne) Palerme (Sicile), Reading (UK), Australie, Nouvelle-Zélande et Singapour. Mais aussi le Paléo festival de Nyon, les Francofolies de Montréal? Avec ses mélodies douces, son folk song épuré, son timbre de voix grave, chaud, enveloppant, renversant, aux accents éraillés des confidences imaginaires, il chante, murmure, déclame une douceur intrigante qui hante ses compositions.
Magicien des tempos lents, Julien envoûte les oreilles de climats méditatifs. De Sydney à Paris, de New York à Berlin, de Montréal à Singapour, ses mots inconnus sont familiers.
Son imagination, débordante, comme une approche philosophique humaniste, y est universelle, loin des sentiers battus.
Comme pour brouiller un peu plus les pistes, Julien Jacob qui nous impose son langage imaginé se délecte pourtant de la langue française comme écrivain. Il a publié plusieurs ouvrages poético-philosophiques dont "Alors Sois" en 1998.
Jamais un artiste n'aura autant intériorisé le terme "Universel ". Julien Jacob est majeur et indispensable !
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