"Vaste est la prison se présente
comme un texte éclaté aux multiples interférences génériques et discursives
: roman, autobiographie, essai, histoire, scénario de film, etc.,si bien que le rapport entre les différentes parties principales du texte
peut ne pas ressortir lors d'une première lecture7. En effet, chaque
sous-titre semble chapeauter un récit autonome. La première partie,
"L'effacement dans le coeur", relate quelques moments d'une histoire
d'amour impossible entre la narratrice, Isma, et un homme appelé simplement
l'Aimé. La deuxième partie du roman, "L'effacement sur la
pierre", retrace l'histoire de l'écriture lybique (berbère), écriture perdue
et "retrouvée" à partir d'un monument bilingue (punique-berbère)
découvert à Dougga (en Tunisie, près de la frontière algérienne) au
????e siècle. Ce sont des faits et des personnages historiques qui sont
évoqués ici. "Un silencieux désir", la troisième partie, présente, en alternance,
le tournage d'un film par la narratrice et l'histoire des femmes
de sa famille, à partir du premier mariage de sa grand-mère. La dernière
partie, "Le sang de l'écriture", une sorte d'épilogue, évoque la difficulté
d'écrire sur la situation actuelle en Algérie."
Christine Ndiaye