Un véritable manifeste universaliste et antiraciste
A la faveur des émeutes de banlieue de l'année 2005 et de la revendication légitime d'une mémoire de l'esclavage, serait apparue en France, aux dires de certains intellectuels, responsables d'associations ou journalistes, une "question noire".
Dans un pays marqué par le rejet absolu du préjugé de couleur, c'est là un fameux paradoxe. En effet, depuis la Révolution, il n'est plus de "nègres" ni de "blancs" en France, mais seulement des citoyens.
Alors y-a-t-il vraiment une "communauté" qui se réclamerait du concept de "race humaine" qu'on croyait disparu ? L'exception française s'alignerait-elle derrière le modèle racial américain ? Les Antillais, français depuis plus de deux siècles, et les immigrés subsahariens des années 90, ne seraient-ils les uns et les autres que des "noirs" ? Et serait-ce être forcément antisémite que de dire : l'esclavage fut aussi un crime contre l'humanité et la traite transatlantique un génocide ? Qu'est-ce donc, au fait, que la "négritude" ?
Autant de questions que l'ouvrage se propose d'aborder, franchement, afin de donner lieu à d'autres questions tout aussi fondamentales : N'y aurait-il pas, dans l'intelligentsia française, sous prétexte d'éviter une "concurrence des mémoires", une poussée de racisme dont les seuls précédents seraient le rétablissement de l'esclavage de 1802 et l'Occupation ?
Le moment ne serait-il pas venu de se reporter aux fondamentaux de la République ? Au-delà d'un plaidoyer pour les "Nègres de la République", l'ouvrage se veut un véritable manifeste universaliste et antiraciste ainsi qu'un appel urgent à un sursaut républicain.