Quand un écrivain n'a plus ses "papiers" et qu'il ne lui reste que sa
plume et son encre, sur quoi peut-il écrire ? Ceesay a trouvé la parade en fin de conte. Il raconte "plumitivement" à son lectorat, la participation de sa famille aux "efforts de guerre", espérant que son histoire sera prise en conte.
C'est l'histoire de vingt-huit africains attaqués par un bataillon de quatre cent cinquante boches. Livrés à eux-mêmes sans aucun espoir de secours, ils combattent pour l'honneur du drapeau et pour le respect de la consigne donnée. La mort fauche leur groupe héroïque. Bientôt plus que vingt survivants, plus que dix, plus que huit, plus qu'un.
Et voici ce simple, seul, n'ayant, cela va de soi, nulle idée de se cacher pour fuir, mais attendant la mort sûre. Mais il ne veut pas que les armes de ses camarades tués avant lui, servent plus tard contre ses camarades vivants.
Avant la dernière balle, il parvient, se cachant, à briser tous les fusils
des morts. Après quoi, il brise le sien.et, tranquille, attend sans défense le coup fatal. On ignorait bien entendu son nom. C'est l'un des vingt-huit, en tout cas le vingt-huitième. Car, il en fallut un pour la besogne, qu'on trouva faite. Par qui ? Un autre Soldat Inconnu.
Ceesay est né en 1964 à Kaolack (Sénégal). Agriculteur, conteur et
écrivain autodidacte, il vit en France "sans-papiers" depuis quatre années pour des raisons familiales.
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