"Je ne dois m'en prendre à personne si je suis seule et si je n'ai plus que mes pieds à qui parler", écrit Habiba dans un de ses cahiers.
Cinq cahiers d'écolier dans lesquels cette femme - modeste employée - laisse éclater colère et sentiments, des mots forts - tantôt poétiques, tantôt violents - qui se mêlent à ses souvenirs, à ses "cinquante années d'une vie passée à essayer de tout faire bien".
Habiba se souvient alors du foyer dans lequel enfant elle a été placée, de sa directrice qui régnait en despote sur ses pensionnaires qu'on appelait à l'extérieur "les filles de l'assistance". Elle se souvient aussi de sa rencontre avec Priska, une gamine maltraitée qui fera chavirer le cœur d'Habiba et qu'elle considèrera comme sa petite sœur, sa jumelle de foyer.
Deux êtres écorchés qui vont s'appuyer l'une sur l'autre et cheminer ensemble jusqu'au jour où Habiba apprendra que Priska s'est mariée, un mariage qui s'est fait sans elle et qui fera exploser leur belle amitié.
Habiba se retrouve alors seule avec ses pieds, deux pieds déformés qui se sont récemment faits opérer et qui deviendront ses confidents tout comme Djibril, un gardien d'immeuble qui va peu à peu réussir à l'apprivoiser et l'aider à démêler les fils de son passé pour à nouveau remarcher et avancer.