Élisabeth, une infirmière d'une quarantaine d'années, a élevé seule sa fille de 18 ans, Élodie. Toutes deux vivent dans une belle maison isolée, au bord d'un lac, quelque part dans la campagne belge. Du jour au lendemain, la jeune fille disparaît. Élisabeth apprend d'abord par l'une de ses amies qu'Élodie se trouve à Chypre, en compagnie d'un garçon en rupture de ban. Puis la police lui révèle que, convertie à l'islam sous le nom d'Oum Sana, elle a pris un billet avec son compagnon pour gagner une ville-frontière turque, probablement afin de rejoindre la Syrie. Quand elle parvient à établir le contact avec elle sur Skype, Élisabeth découvre sa fille coiffée d'un hijab noir. Face à la détermination d'Élodie de rester avec "les siens", elle décide d'aller la chercher, accompagnée de sa meilleure amie...
Mystères
Si le réalisateur d'Indigènes s'empare d'un phénomène d'actualité, celui-ci lui inspire un récit épuré, étroitement centré sur le personnage solitaire d'Élisabeth. Cette femme volontaire, qui semble s'être mise en retrait du monde, se voit frappée de plein fouet par sa violence. Mais celle-ci n'est esquissée qu'en toile de fond, en une suggestion plus allégorique que réaliste des événements. Le film repose tout entier sur les belles et solides épaules d'Astrid Whettnall (Élisabeth), qui parvient, sans hystérie ni effets de manche, à rendre palpables l'immense détresse de son personnage et le décentrement peut-être salutaire auquel la contraint le choix radical de sa fille. En contrepoint fragile et déterminé, Pauline Burlet (Élodie) incarne le douloureux mystère que représente, pour un parent, le fait de voir son enfant rompre si brutalement tout lien avec lui. (Arte)
Algérie / France / Belgique 2016, 97 min, Français / anglais / turc
avec Astrid Whettnall, Pauline Burlet, Patricia Ide, Abel Jafri
La Route d'Istanbul de Rachid Bouchareb ARTE Cinema from 3B/Tessalit on Vimeo.
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