The abyssinians : roots foundation !
Bernard Collins et Donald Manning étaient des amis de longue date, et ni l'un ni l'autre n'avaient pensé se lancer dans une véritable carrière musicale. Pourtant une nuit de 1968, les deux hommes, dans un élan d'inspiration, composent "Satta Massa Gana" (ou Satta Massagana). En langue éthiopienne, l'Amharic, ils remercient Dieu et pleurent les rêves brisés de l'Afrique. La mode étant au trio vocal, les deux hommes complètent les harmonies, avec Linford Manning, le frère de Donald.
Carlton Manning, connu de Studio One avec sa formation Carlton & the shoes présente la formation de ses frères au producteur Clément "Coxsonne" Dodd, qui accepte de produire le trio en 1969 et les enregistre. Pourtant, peu satisfait du résultat, il refuse de sortir le disque, trop plaintif et pas assez dansant.
Mais le trio croit en son univers et a la foi en Rasta. En 1971, ils rachètent la bande au producteur pour un prix dérisoire et sortent eux-mêmes le single, sur leur propre label "Clinch", qui devient un classique dans toute l'île.
SATTA est sans doute le morceaux de reggae le plus repris de Jamaïque, autre les Abyssinans qui en firent plusieurs versions, la plupart des artistes de l'île ont enregistré un "tune" sur le Riddim de Satta et aujourd'hui encore la jeune génération s'inspire de Satta.
Très influencé par la philosophie rasta, le trio produira essentiellement des textes revendicatifs, d'inspiration biblique , "Jerusalem", "Declaration of Rights"... Les disques suivants se feront rares, comparé à ce qui se fait habituellement en Jamaïque.
"Forward unto Zion", sortie en 1976, les propulsera sur le devant de la scène internationale. Mais le succès n'est pas suivit de royalties, les rapports au sein du trio se font de plus en plus tendus, Collins quitte le groupe . Remplacé par Carlton Manning, les Abyssinians deviennent une affaire de famille.
Et puis comme tous les conflits entre amis finissent par s'éteindre, Bernard et Donald se réconcilient pour le nouveau millénaire, et repartent sur les route pour délivrer le message Rasta aux quatres coins du monde, pour bonheur des reggae addicts, fidèles à chaque rendez vous.

Les vétérans ont toujours la foi Rasta et sur scène, ils expriment l'âme du reggae avec l'énergie et la joie d'une bande de gamins de Kingston, Jamaïca

Lutan Fyah
Artiste Bobo dread, né en 1975 à St. Catherine en Jamaïque sous le nom d'Anthony Martin, Lutan Fyah, à l'instar de nombreux artistes, n'a pas appris a chanter dans les églises, mais dans son "yard", où de nombreux chanteurs et DJ venaient travailler et rendre visite à son grand-père, propriétaire d'un sound-system. Par un temps footballeur ; son talent lui a permis de porter le maillot national, il ne pouvait échapper à l'emprise de la musique. Il décide de faire le tour d'un peu près tous les studios de Kingston et fini par obtenir une audition au studio Gargamel de Buju Banton ou il est reconnu comme jeune artiste prometteur. Il prend l'habitude de tourner avec Jah Mason et signe de nombreux singles pour des labels tels que Banton's Gargamel, Lustre King, Higher Ground (avec Anthony B)…
Lutan Fyah est un artiste au chant puissant et aux paroles fières et intelligentes. Armageddon War, single sorti chez Gargamel Label, lui a ouvert les portes de l'Europe ainsi que celles des Etats-Unis. En 2001, l'organisation Ghetto Technologies arrive à le faire venir au "North West Reggae Fest in Seattle, Washington". Là il fournit une telle prestation, que de nombreuses dates sont organisées pour qu'il tourne sur le reste de la côte Ouest des Etats-Unis, puis sur la côte Est, pour finalement faire ses armes pendant un mois complet en Europe dans des pays comme l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse.

En 2003, Lutan Fyah sort son véritable premier album, "Dem No Know Demself", sur le label allemand Minor 7 Flat 5. Ce n'est qu'en 2004 qu'il passa pour la première fois en France avec Turbulence et Chezideck. En 2005 sort "Time And Place" sur le label Lustre King qui affiche des riddims aussi bien roots que dancehall , devenus des hits sous la voix forte et par le message du chanteur bobo. Depuis, il enchaîne les albums, "Phantom War" (Greensleeves) sorti en avril 2006, et le dernier "heathly lifestyle" (Vp) en octobre.

Lutan Fyah fait partie de cette nouvelle génération d'artiste Jamaïquain et c'est à n'en point douter un nom dont le public va entendre parler !