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succes et limites de la lutte contre la corruption en Afrique

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Genre : Rencontre/réunion

Mercredi 09 février 2005

Horaires : 00:00
Rubrique : Histoire/société

La Coordination pour l'Afrique de Demain (CADE), L'Institut d'Etudes sur le Développement Economique et Social (IEDES), le DESS "Développement, Coopération Internationale & Action Humanitaire (DCAH)" de l'Université Paris I, Panthéon-Sorbonne et Coordination SUD vous invitent à une rencontre-débat.

Avec Philippe Montigny, coauteur de "Lutter contre la corruption" avec Abdoulaye Bio Tchané, Paul Samangassou, directeur du BASC Caritas Cameroun et Jacques Terray, vice président de Transparency-International-France,
Animation Jean Cartier Bresson, professeur de sciences économiques,

La corruption ne constitue l'apanage ni d'un continent, ni d'un pays, ni d'un type de régime puisque, selon la Banque mondiale, elle porte sur 1.000 milliards de dollars par an soit 5% du volume mondial des échanges commerciaux Le phénomène existe aussi en Afrique où il est peut-être plus dommageable qu'ailleurs du fait que les sommes détournées, quand elles ne sont pas placées hors du continent, accroissent des inégalités déjà considérables et privent les Etats des moyens d'exercer leur fonction de production de services essentiels. La corruption, répandue aux différents niveaux de la société, délégitime finalement l'ensemble des institutions publiques et la démocratie. Partiellement confortée par les comportements culturels, elle tisse des relations de dépendance voulues ou subies entre corrupteurs et corrompus. Pour l'ONU, la corruption et le transfert de fonds illicites contribuent à la fuite des capitaux en Afrique, où plus de 400 milliards de dollars, dont environ 100 milliards proviendraient du Nigeria, ont été détournés et mis à l'abri à l'étranger. Les marchés publics se montant à 15 % du PIB d'un pays comme le Bénin, 10 % de pots de vins y représentent une perte de 1,5 points de PIB. Dans un continent où sévit massivement la pauvreté, la corruption plombe le développement

La communauté internationale a réagi en édictant un certain nombre de règles. Les pays de l'OCDE parce qu'ils étaient soucieux de donner l'exemple et également les plus directement concernés, se sont préoccupés dès la fin des années quatre-vingts de la lutte contre le blanchiment de l'argent de la drogue en créant le Groupe d'Action Financière International (GAFI) et en adoptant la "Convention sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions internationales". Les Nations Unies ont suivi avec l'adoption, en 2003, à Mérida, d'une Convention aux termes de laquelle les Etats-parties s'engagent à prévenir, réprimer et coopérer entre eux sur une série d'activités liées à la corruption. En 2003, une Convention de l'Union Africaine a été signée, faisant suite aux 25 principes de lutte anticorruption a été adoptée par la Coalition mondiale pour l'Afrique contre la corruption en 1999. Une Initiative pour la transparence des industries extractives (EITI) a d'autre part été lancée par le G8 d'Evian en 2003, qui vise particulièrement l'Afrique.

Dans le domaine des normes privées, un bon nombre d'initiatives tend vers le même but : fonds de placements éthiques qui excluent les firmes accusées de corruption active ; initiative de Wolfsberg qui associe 12 grandes banques dans la lutte contre le blanchiment ; ajout, en juin 2004, d'un dixième critère à respecter, celui du refus de la corruption, par les entreprises adhérentes au Pacte Mondial (Global Compact) lancé par le Secrétaire général des Nations Unies…

Une ONG comme "Transparency international", que l'actuel chef d'Etat du Nigeria a quelques temps présidée, de même que quelques scandales majeurs ont joué un rôle important dans la prise de conscience de la nécessité de lutter contre la corruption en Afrique. Un certain nombre d'Etats africains et la nouvelle Union Africaine affirment une volonté nouvelle de combattre le fléau. Ainsi, au Bénin, un Code d'éthique et de moralisation des marchés publics a été publié en juin 1999, et le Lésotho a entrepris plusieurs procès contre de grandes entreprises poursuivies pour corruption active.

Les causes de la corruption plongent, en Afrique, leurs racines dans un grand nombre de facteurs qui sont autant de poches de résistance : l'instabilité des situations politiques qui pousse les dirigeants à des enrichissements rapides et par tous moyens, des situations géopolitiques et des dotations en richesses naturelles qui permettent d'exercer des chantages sur les pays producteurs de normes anti-corruption, des concentrations extrêmes de pouvoir conjuguées à des dysfonctionnement graves des institutions politiques, des méthodes d'aide publique au développement peu regardantes, des pratiques sociales traditionnelles de solidarité non transformées par un Etat dont la légitimité demeure incertaine, n'assurant pas ses missions essentielles et ne rémunérant que très mal ses fonctionnaires… Le combat contre la corruption s'inscrit, dès lors dans celui, global, de la transformation profonde des sociétés nécessaire au développement.

La CADE a demandé à quelques experts de l'aider à faire le point sur les résultats et les effets de la lutte contre la corruption engagée sur ce continent.

- Paul Samangassou, directeur du BASC Caritas Cameroun, acteur de la campagne "Publish what you pay", fera le point de la lutte contre la corruption dans ce pays.
- Jacques Terray, vice président de Transparency-International-France, avocat honoraire, présentera les méthodes et le bilan du travail de cette ONG en Afrique.
- Philippe Montigny, Directeur Exécutif d'International Development & Strategies, Président du Groupe de travail du Conseil Français des Investisseurs en Afrique (CIAN) sur la prévention de la corruption, sur les enjeux de l'application de la Convention anti-corruption de l'OCDE par les entreprises en Afrique, ancien spécialiste du sujet à l'OCDE, coauteur de "Lutter contre la corruption" avec Abdoulaye Bio Tchané, présentera les moyens mis en œuvre par les entreprises pour respecter la Convention OCDE, les implications de celle-ci pour elles et certaines conséquences paradoxales résultant de l'application de cette norme en Afrique.
- L'animation sera assurée par Jean Cartier-Bresson, professeur de sciences économiques à l'université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines, coordonnateur du numéro spécial de la Revue Tiers Monde paru en janvier 2000.

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Si vous souhaitez participer à cette rencontre-débat, merci de retourner ce bulletin d'inscription à La Cade, 5, rue des Immeubles Industriels, 75011 PARIS.
Tél. : 01 44 93 87 45 ; Fax. : 01 44 93 87 50 ; E-mail : endacade@wanadoo.fr
Nom :…………………………………………………………………………..Prénom :……………………………………………………… Organisme :………………………………………………… Tél. …………………………………….E-mail :………………………
Adresse :…………………………………………………………………………………………………

Renseignements / Lieu


A 18 heures,



( 2005-02-09 00:00:00 )
2 av de l'observatoire
Paris ( 75006 )
France




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