Vendredi 27 janvier 2012 | Posté par Claire Diao |
ILS FILMENT LA BANLIEUE. Plus jeune réalisateur a avoir obtenu l'Aide au Film Court de Cinémas93, Yassine Qnia, 24 ans, est actuellement en compétition au festival Premiers Plans d'Angers. Son court-métrage Fais croquer, fiction comique et sans illusions, revient sur la difficulté de tourner un film dans un quartier. Portrait.
Le rire et la plume. Ainsi pourrait-on décrire Yassine Qnia dont le rire en cascades et l'usage du stylo plume surprend. Né à Suresnes (92) en 1987, il déménage régulièrement avec sa sœur unique et ses parents jusqu'à s'installer à Aubervilliers (93), son port d'attache depuis douze ans. Mère femme de ménage, père invalide au chômage, rien ne le prédestinait au cinéma. Au contraire, dit-il, "j'étais fait pour les petites bêtises et le travail sur les chantiers".
Lui qui a été élevé "aux jeux vidéos, aux films, aux séries" est influencé par le cinéma américain. La révélation, il l'a vers 12 ans avec Les Affranchis de Martin Scorsese : "J'ai été frappé parce qu'on filmait un milieu. Les gars c'était tous des ritals, des méditerranéens, c'était plus facile de se dire "voilà, c'est moi ce héros"".
Pour lui, le cinéma français n'est pas diversifié car "c'est un sport de riche qui n'est pas fait pour les pauvres. Si les gens ne s'orientent pas vers le cinéma c'est parce qu'il faut manger avant tout et s'habiller." Au pays de ses parents, le Maroc, il pense que les cinéastes sont des privilégiés : "Ils ont beau venir d'un pays sous-développé, je suis sûr qu'ils ont mieux mangé que moi". Il rêve cependant d'y projeter Fais croquer et d'y tourner un jour un film. Comme en Amérique latine, sa deuxième passion.
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