Pour sa nouvelle exposition,Simon Mocong (né à Malabo en 1971) a fait référence à l'ethnographie. Sous l'évidence du propos, ce titre indique une démarche rigoureuse. Pas tant pour la manière et les procédés formels que pour ses questions de méthode. Car ses toiles relèvent à la fois du travail de mémoire et de la découverte. L'univers personnel de ce jeune peintre passe par l'Afrique et en réfère aux lignes simples d'objets usuels ou totémiques. Du détournement ironique aux sérieux de l'intention il n'y a pourtant qu'un pas. Pas de revendication de négritude à proprement parler, mais un brouillage de pistes, un jeu continuel sur les origines qui vide de sens ces représentations trop chargées de significations.
À la croisée de la modernité, dont elles tentent de souligner le mélange des genres, et d'une tradition culturelle enracinée dans le rite et la célébration, ces toiles reposent sur le réinvestissement de matériaux bruts dans un espace imaginaire. Ainsi projetés hors de leur cadre de référence, les masques tribaux africains qui inspirent l'ensemble de ses créations revêtent un caractère d'étrangeté. Ils reflètent cette ambivalence. On devine d'ailleurs que leur auteur joue ici avec son propre état civil. Le tableau devient l'espace d'une rencontre, le masque un substitut du visage. Ce dernier motif peut alors être envisagé comme le point de départ d'une quête d'identité. Car le visage fait signe. Il révèle et voile tout en s'offrant constamment au regard.
Vernissage: simon Moccong - 19h - free/Gratuit