AUTOUR DE L'EXPOSITION

programme susceptible de subir des modifications.

10 JUIN (19H - 22H) VERNISSAGE

un cocktail sera offert par l'Association Art-Z pour l'inauguration de l'exposition rétrospective. Un hommage sera rendu à Frank McEwen et à son œuvre en Rhodésie par des collectionneurs, dont Pierre Descargues, qui fut un de ses proches amis ; il sera suivi de la projection d'un diaporama réalisé par Art-Z.

17 JUIN – 23 SEPTEMBRE (19H – 21H) VISITE COMMENTEE

chaque jeudi, pendant toute la durée de l'exposition, une visite commentée sera proposée au public. Elle sera suivie de la projection d'un diaporama (réalisé par Art-Z) et d'une discussion sur le thème de l'exposition.

13 – 19 SEPTEMBRE CONFERENCE, JOURNEE D'ETUDES, ETC.

Conférence : "Origines géographiques et culturelles des artistes"
A cette occasion, nous aurons le plaisir d'accueillir Pascal Martine Tayou (plasticien), André Magnin (CAAC), Simon Njami (Revue Noire, commissaire d'exposition), Bruce Clarke (plasticien), Benjamin Brou (Centre Pompidou, Musée National d'Art Moderne), Buddy Di Rosa (plasticien), Olivier Sultan (Musée des Arts Derniers) et Jean-Godefroy Bidima (philosophe, EHESS) pour une journée de débats.
La présence des intervenants est sous réserves, et susceptible d'être modifiée.

Journée d'études : "Retour sur un siècle d'Art Africain""
Cette manifestation est organisée en partenariat avec le DOCEAF (groupe des doctorants et post-doctorants du Centre d'Etudes Africaines, EHESS). Différents universitaires vont contribuer à une réflexion commune à partir de leurs recherches personnelles.
La liste des contributions sera précisée ultérieurement.

Projection : de documentaires sur la sculpture sur pierre au Zimbabwe
Cette projection donnera lieu à une discussion avec le public, animée par Olivier Sultan (auteur de deux ouvrages sur la sculpture sur pierre au Zimbabwe, et directeur du M.A.D.).

Samedi 18 septembre (à partir de 20h30) : Soirée contes avec Chenjerai Hove et concert
Chenjerai Hove (écrivain zimbabwéen, en exil depuis 2002) propose un voyage immobile avec, pour toile de fond, son pays d'origine. Ses lectures seront suivies d'un concert. L'occasion, pour les grands comme les petits, de découvrir de nouveaux horizons littéraires et musicaux.

Le calendrier définitif de cette semaine d'évènements au M.A.D, reste à définir précisément, et sera communiqué ultérieurement.

l'expo
Conçue dans la volonté d'apporter une réponse, partielle mais fondamentale, à la question "qu'est-ce que l'art africain contemporain ?", cet événement s'arrête précisément sur un cas, celui de la sculpture sur pierre née en Rhodésie (actuel Zimbabwe) dans les années 50, et pratiquée par des artistes d'envergure internationale, aujourd'hui encore, dans ce pays. L'aventure artistique a commencé avec, notamment, Henry Munyaradzi, Nicholas Mukomberanwa, Bernard Matemera, John et Bernard Takawira, Sylvester Mubayi, Fanizani Akuda, tous exposés dans de prestigieux musées et galeries d'art à travers le monde, et figurant dans de grandes collections, et se poursuit aujourd'hui avec Tapfuma Gutsa, Dominique Benhura, Lameck Bonjisi, Eddie Masaya, Colleen Madamombe, Arthur Fata, Agnes Nyanhongo, Richard Jack, et quelques autres.
Hommage à Frank McEwen a pour mission de retracer, en mettant l'accent sur le rôle majeur du 1er Directeur de la National Gallery de Rhodésie (1956 – 1973), l'ensemble du cheminement de la sculpture sur pierre de la Rhodésie des années 1960 à l'actuel Zimbabwe, par le biais d'une exposition rétrospective. Elaborée grâce aux pièces prêtées par des collectionneurs, qui viendront compléter celles issues de la collection de l'association Art-Z, elle mettra en lumière des œuvres d'artistes renommés issus de différentes générations de sculpteurs. Chacune des oeuvres a été sélectionnée pour sa représentativité d'un des divers styles ou tendances jalonnant l'histoire particulière de cette forme d'expression artistique. L'exposition rétrospective sera accompagnée de panneaux documentant les œuvres, et apportant des informations sur les artistes et leur travail.
Une salle sera consacrée à Frank McEwen lui-même. Des photographies (provenant d'archives, ou prêtées par son épouse pour l'occasion) et des textes apporteront au visiteur divers éléments qui lui permettront de saisir la personnalité de McEwen, ainsi que son rôle primordial dans l'émergence de l'art contemporain en Rhodésie-Zimbabwe, et dans sa diffusion, dés le début des années 60, à travers le monde. De la même manière, il s'agira de replacer le personnage plus largement dans l'histoire des cultures contemporaines en Afrique et de leur reconnaissance (ainsi que nous le verrons dans la partie biographique, il fut notamment à l'origine du 1er Congrès de la Culture Africaine, en 1962).
Un catalogue accompagnera l'ensemble. Il sera composé de textes de spécialistes sur le sujet, de textes d'hommage (écrits par des amis de Frank McEwen et/ou collectionneurs), et de textes d'archives écrits par McEwen lui-même au cours de sa carrière. L'ensemble des œuvres présentées lors de l'exposition rétrospective y figureront. Ce document comportera également une bibliographie complète sur la sculpture sur pierre au Zimbabwe, et plus généralement, sur les arts contemporains en Afrique. Il sera tiré à 2000 exemplaires.
Autour de l'exposition, l'association met en place une visite commentée. Elle sera ouverte au grand public de manière hebdomadaire, et proposée à des écoles et des centres de loisirs. Par ailleurs, la semaine du 13 au 19 septembre sera consacrée à une conférence, une projection-débat, une journée d'études, ainsi qu'une soirée au cours de laquelle se succèderont des contes (par Chenjerai Hove, écrivain zimbabwéen exilé en France depuis 2002) et un concert.


POURQUOI UN Hommage a Frank McEwen ?

Le travail de la pierre, qui s'est affirmé comme pratique artistique en Rhodésie à la fin des années 50, s'est par la suite développé, diversifié, enrichi d'apports nouveaux, et s'est avéré constituer un véritable moteur, central pour l'ensemble de la production artistique contemporaine au Zimbabwe.
Or, même si on ne peut pas lui attribuer la paternité entière de ce phénomène, il s'avère que c'est indéniablement Frank McEwen qui lui a donné l'impulsion majeure, par le biais de la Workshop School qu'il a développée au sein de la Rhodes National Gallery de Salisbury dés son ouverture en 1957. Il fut, sans qu'on puisse le contester aujourd'hui, un personnage décisif quant à la configuration actuelle de la scène artistique zimbabwéenne, ainsi qu'à sa position sur le marché de l'art international.
Pour ces raisons, il est apparu plus que pertinent à l'association Art-Z de s'arrêter durant quelque temps sur son action.
Mais c'est aussi le personnage lui-même qui justifie en soi cette exposition. En effet, son parcours se situe à une charnière de l'histoire de l'art international. Né d'un père collectionneur de statuettes "Nègres", il évolue dans les années 30 aux côtés de l'avant-garde artistique parisienne de l'époque. Il fait partie de cette mouvance, se meut en son sein, en intègre l'esprit. Durant les années qui suivirent la 2de guerre mondiale, il est un acteur majeur de la promotion des artistes Modernes, entre Paris et l'Angleterre. Il côtoie alors certains Surréalistes (tels Tristan Tzara ou Michel Leiris), et éprouve avec eux une profonde désillusion quant à la "civilisation" et ses produits artistiques (il parlera lui-même de 'Coca-colaïsation'du monde). C'est finalement vers l'Afrique qu'il se tourne, nommé Directeur de la nouvelle Rhodes National Gallery de Rhodésie, en quête de nouveaux horizons artistiques, à l'image d'Ulli Beier (au Nigéria), Pierre Lods (au Congo) ou Pierre-Romain Desfossés (au Zaïre). Tous, à l'époque, souhaitent apporter leur pierre à l'édifice de ce qu'ils considèrent comme la "renaissance" de l'art en Afrique (ils pensent effectivement que la colonisation et la christianisation du continent ont été fatales aux formes d'art traditionnelles). En Rhodésie, Frank McEwen ne recule devant aucune difficulté, notamment face à la politique ségrégationniste rhodésienne, pour donner vie à son projet, puis pour promouvoir le fruit de ses efforts dans les plus grandes institutions artistiques internationales de l'époque (on retiendra particulièrement le MOMA de New York et le Musée Rodin à Paris).
L'ensemble de ce parcours en fait indéniablement un homme d'arts complet, impliqué dans la majorité des enjeux qui ont jalonné l'histoire de l'art tout au long du 20ème siècle.
L'année 2004 est l'occasion de rendre un hommage à Frank McEwen, décédé il y a dix ans dans le Devon, en Angleterre. En choisissant de placer le personnage au cœur de l'événement, Art-Z met en avant un des éléments constitutifs de l'histoire de l'art en Afrique au 20ème siècle, sans apporter de jugement vis-à-vis des hommes ni de leurs entreprises respectives. Il s'agit également de donner l'occasion d'explorer le contexte et le discours sur lesquels se sont appuyées les initiatives du type de celle de McEwen, et d'affirmer que, même si les arguments de ces acteurs sont parfois discutables, leur apport a conditionné, depuis lors, une grande part de la création contemporaine du continent.
Le cas particulier de la Rhodésie-Zimbabwe offrira donc, lors de cette exposition, l'opportunité d'envisager l'ensemble de ces contributions. Mais il sera aussi l'occasion de souligner la singularité de chacun des cas, situant ainsi Hommage à Frank McEwen à l'encontre des clichés spontanéistes et uniformisant qui président souvent à l'appréhension des productions artistiques et culturelles de l'Afrique.