Table ronde 1 : Nouveaux marchés, opportunités d'investissement
et de croissance en Afrique

Intervenants : Laura Rocuerovirto, Cheikhou Souaré, Thierry Téné et Karim Dahou,
Animation : Muriel Pomponne de Radio France Internationale


Table ronde 2 : Quels types de financements appropriés pour soutenir l'investissement à moyen et long termes des entreprises de croissance ?

Intervenants : Jean-Michel Severino, Pascal Agboyibor, Christophe Bourland.
Animation : Anaïs Dubois de Marchés Tropicaux & Méditerranéens

Conclusion :
Arlette Tonye et Jean-Marc de Bournonville

Une nouvelle génération d'entrepreneurs en Afrique souhaite s'ancrer dans une démarche de véritable business model et de qualité, dans un souci constant de pérennisation de leurs activités. La création de richesse étant une priorité en Afrique, une catégorie d'entreprises devrait évoluer dans des secteurs porteurs de croissance et ainsi créer de la véritable valeur ajoutée économique.

Les entreprises de croissance ont la particularité de réaliser des taux de croissance annuels rapides de leurs chiffres d'affaires, sur des marchés porteurs ou sur des nouveaux marchés qu'elles créent. Elles consacrent une bonne partie de leurs bénéfices à l'innovation, et à des taux d'embauche supérieurs à la moyenne des entreprises "classiques". Leur rentabilité est si importante qu'elles intéressent des fonds d'investissements qui les financent en fonds propres, car ces entreprises, en raison justement de leur croissance rapide, doivent lever des capitaux importants. Elles sont généralement dans des domaines technologiques (informatiques, numériques, électroniques, biotechnologiques, et aujourd'hui l'économie verte), mais aussi des domaines d'économies dites classiques tout en apportant des innovations particulières, trouvant des niches de marchés porteurs.

A l'échelle internationale on a vu des entreprises qui ont évolué du stade de petites entreprises avec 1 ou 2 entrepreneurs, à celui d'entreprises de croissance puis à des multinationales championnes internationales : en Occident, les américains Microsoft, Google, Facebook (USA) ; dans les pays émergents comme l'Inde, Infosys (logiciels), Hindelco (métaux non ferreux), Biocom (biotechnologies et médicaments) ; cette dernière étant un symbole fort d'une entreprise de croissance, crée en 1978 avec 160 € de capital, elle réalise actuellement un chiffre d'affaires de l'ordre de 480 millions de dollars, et sa capitalisation boursière est évaluée aujourd'hui à 1,7 milliards de dollars.

Comment se pose, "plus modestement", la problématique en Afrique alors que l'on reparle d'un potentiel de croissance des économies africaines qui n'exploitent que très peu leurs richesses potentielles (matières premières, biodiversité, ressources humaines) en investissements productifs efficients ? De surcroît, il est prévu pour les années à venir, une augmentation du pouvoir d'achat d'une classe moyenne émergente en demande de consommation, des ménages et des entreprises en demande constante d'infrastructures énergétiques et technologiques. Une "petite" entreprise camerounaise comme Hope Guide qui fabrique des produits innovants de miel biologique pour la pharmacie et les cosmétiques, et qui pense déjà aux marchés internationaux, car ce genre de produits fait l'objet d'un fort intérêt au niveau mondial, pourra-t-elle dans son contexte être demain une entreprise de croissance, voire une championne ?

Puisque le potentiel de création de richesses en Afrique est avéré, quelles sont les entités qui peuvent porter sa croissance ? Chaque type d'acteur est concerné : les gouvernements qui doivent impérativement accélérer les réformes structurelles qui libèrent les forces de production ; les entreprises qui peuvent avoir la capacité "d'implémenter" ou de produire dans le contexte africain du savoir et de la technologie moderne, pour être des champions de demain, vecteurs d'émergence de l'Afrique.

Comment analyser les marchés porteurs d'aujourd'hui et de demain en Afrique qui sont des opportunités réelles d'investissement, et quels sont-ils réellement ? Comment des entrepreneurs et des entreprises solides peuvent-ils s'organiser et s'outiller pour porter leur croissance et celle de leurs pays, voire de la région africaine ? Existe-t-il des financements appropriés pour ces entreprises dont les modèles de développement nécessitent une grande mobilisation de capitaux ?

Voir programme sur le site de la CADE.