Intervenantes : Marietou Dicko, créatrice de mode, Présidente de Mode, Art, Culture et Développement; Lydie Loubao-Chaise, réalisatrice, Présidente de Femmes contemporaines; Habibatou Maïga, juge et Nana Ascofaré, artisan de Tombouctou.

Animatrice : Sylvie Koffi, journaliste à Radio France Internationale, Service France, chargée des questions d'immigration.

L'entrepreneuriat féminin contribue utilement au développement des pays africains. Les initiatives se situent dans des secteurs d'activité qui varient de l'agriculture à l'industrie, de la communication, des métiers d'art aux services…

Bien que les grandes entreprises soient encore majoritairement dirigées par des hommes, des études de terrain (pays d'Afrique de l'Ouest ou d'Afrique Centrale) montrent le courage et la capacité des femmes à innover et à constituer des réseaux. Une des originalités de ces entreprises féminines est leur volonté de travailler ensemble de manière cohérente; cela participe à leur visibilité et à leur poids dans l'économie et le développement du pays.

La multiplication des associations de femmes entrepreneurs et les programmes de financement et de formation accordés par des ONG ou des gouvernements occidentaux devraient être davantage encouragés, car les femmes se heurtent toujours à certains freins socio-culturels. Comment parvenir à lever la réticence des banques à l'égard des femmes, considérées comme "un mauvais risque" alors même qu'en en comparaison de leurs homologues masculins, elles ont largement fait preuve d'une meilleure gestion en matière de micro-crédits. Au Ghana, par exemple, la plupart des dirigeantes ne peuvent s'agrandir faute de crédits et d'accès aux nouvelles technologies.

Les femmes ont su s'adapter à d'autres secteurs que ceux dans lesquels elles étaient cantonnées (secteur informel)

Au-delà des normes juridiques, l'image de la femme entrepreneur doit évoluer, aujourd'hui elle est altérée par les préjugés, les conventions sociales (dans beaucoup de pays dont le Togo, une femme mariée se doit de rester ou de donner priorité au foyer, elle est mal vue en compagnie d'hommes d'affaires ou d'entrepreneurs). La femme entrepreneur sera moins secondée, moins soutenue, elle doit répondre au double défi du travail ménager et du travail professionnel.

- L'évolution des garanties offertes aux femmes existe néanmoins : quelles sont les conditions nécessaires pour en bénéficier que ce soit dans les pays d'Afrique de l'Ouest, centrale… ?

- Comment élargir aux femmes africaines l'accès au réseau de financement, que ce soit en ville ou à la campagne ?

Pour le continent africain plus qu'ailleurs, la recherche de justice et d'égalité pour le genre ou "féminisme" est outre sa légitimité un outil de développement nécessaire tant les carences sont grandes et les besoins immenses. Un changement des mentalités devrait s'opérer avec la prise de conscience pour la société, particulièrement pour les hommes, d'avoir à vaincre la peur de la rivalité féminine. La revendication de droits pour les femmes est mal perçue car leur perception se limite à la hauteur du foyer, de la relation homme femme au détriment de la libération et de l'exploitation des ressources et des énergies de l'ensemble des citoyen-ne-s.


- Les relations hommes-femmes dans le monde de l'entreprise sont-elles centrées autour de la dualité ou la complémentarité ?