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Allah n'est pas obligé (Cie Bou-Saana)

  • Allah n'est pas obligé (Cie Bou-Saana)
Genre : Théâtre
Rubrique : Théâtre

De quoi parle le spectacle ?

D'un jeune garçon, Birahima, d'une quinzaine d'années dont nous vivons tout d'abord l'enfance dans un village africain. Une enfance qui le mène à devenir, comme des milliers d'autres par le monde, enfant-soldat. Réduit à l'abandon après la mort de sa maman, il part à la recherche de sa tante Mahan, seul lien familial qui lui reste et qui pourra s'occuper de lui … Elle habite au Libéria, le pays de la "guerre tribale". Devenu enfant-soldat, Birahima vit toutes sortes d'aventures et de rencontres sur le chemin qui va le mener vers sa tante, des plus dramatiques aux plus cocasses. Il en perd l'innocence d'un enfant mais en garde sa spontanéité, sa confiance en l'avenir et son rire !
D'une jeune fille, Fati, à peu près du même âge, qui elle, a perdu son innocence "un jour, alors qu'elle était à l'école, vers dix heures du matin…". Elle a dû intégrer une armée d'enfant-soldats, seule solution pour ne pas mourir de faim.
D'un féticheur, Balla, qui a renoncé à la religion musulmane et vit dans son monde de croyances traditionnelles, païennes disent certains… Il est l'un des témoins de l'enfance de Birahima et nous raconte.
D'un villageois, qui n'a rien oublié de la vie de Birahima, de sa maman et de la grand-mère. Il est le conteur qu'on pourrait rencontrer le soir, autour du feu…
D'un prêtre, Papa le Bon, devenu chef d'un gang armé dans le "foutu Libéria de la guerre tribale". Il enrôle les enfants dans ses troupes. Il les aime et les tue, il déborde d'amour et de haine pour les autres. La guerre l'a transformé en un homme d'église plus tout à fait comme les autres…Un homme demi-dieu pour les enfants-soldats mais aussi un homme qui a ses "faiblesses" et ses petits péchés…
D'un musulman, Yacouba alias Tiécoura, opportuniste qui mêle religion musulmane et pratiques païennes avec le plus grand naturel. Il se prend au jeu de sa croyance, prie cinq fois par jour et se perd dans le vrai et le faux, dans la sincérité et le simulacre. Il fabrique toutes sortes de grigris pour s'enrichir et est multiplicateur de billets (de banque). C'est le grand ami de Birahima, celui qui l'accompagne au Libéria à la recherche de la tante Mahan.
De soldats, hommes de tous types qui se sont retrouvés enrôlés parce qu'il n'y avait pas d'autre solution ! Des hommes qui tuent et qui aiment, qu'on comprend et qu'on déteste.
De dictionnaires qui parlent et définissent les gros mots du français de France et les gros mots du français d'Afrique noire à tous ceux qui ne les comprendraient pas !
Birahima, Fati, Le Dico, Balla, Le villageois, Tiécoura, Papa le Bon, Soldat Sékou, Soldat Saydou, sont tour à tour sérieux, pathétiques, amusants, en pleurs ou en danse, en cris ou en chants !

L'esprit de la mise en scène se veut très proche de celui du roman de Ahmadou Kourouma : entre gravité (drame) et humour avec un regard distancié sur la réalité. Les protagonistes de cette histoire sont aussi des aventuriers.
Il ne s'agit pas de pleurer ou de s'apitoyer mais d'essayer de comprendre la vie d'enfants-soldats. Seul le spectateur est juge se fait sa propre opinion d'une réalité.

Deux scènes très significatives associent théâtre, musique et danse dans la tradition du théâtre africain. Au-delà de leur aspect esthétique et chorégraphique, elles sont porteuses de sens et font partie intégrante du spectacle, elles sont indispensables à sa compréhension.

"… avec les mots de Birahima, le récit évite une dramatisation sur laquelle il aurait été "facile" de jouer.
Mieux : Allah n'est pas obligé fait parfois sourire et même rire.
Mais jamais aux dépens du malheur lui-même…"

Frédéric Mairy, journaliste culture : www.avoir-alire.com


Les spectateurs et la presse en ont dit

La presse :
"De très jeunes comédiens mettent en scène des histoires de vies à la limite du tolérable, avec un humour mordant, basé sur ce qu'on a appelé "la langue de Kourouma". L'adaptation est d'une succulence heureuse, rehaussée par le jeu des acteurs…"

Fara Sambe, Le Soleil (1° quotidien sénégalais) - 08 mai 2003
"…c'est une mission réussie pour Patrick Schmitt et les comédiens de la compagnie Bou-Saana de Casamance. Sur les planches au Centre Culturel Français de Dakar, avec des mots simples et un ton léger, "la vie de merde et de damné" de l'enfant soldat Birahima nous a été contée. Les musiques sonnent bien, les mouvements sont justes, les dialogues bien choisis… Les personnages, Fati, Tiécoura, Papa le bon et les autres, tous alternent entre pleurs et rires, tristesse et drôlerie. Ici pas d'apitoiement ou de complaisance inutiles. Simplement une histoire vraie…"

Charlotte Idrac, Walfadjiri (second quotidien sénégalais) - 3 mai 2003
"…la distribution nous offre le jeu de maître des enfants comme Birahima (Sidoine Biagui), Fati la fille soldat (Igname Sally Diédhiou) ou Thiécoura magistralement interprété par le jeune Famara Sagna"… Pour ces jeunes comédiens casamançais, il s'agissait avant tout de se faire comprendre. On a pigé. L'Afrique des guerres fratricides, c'est burlesque, c'est tragique, c'est scandaleux et la pièce l'a démontré."
A.S.G, Le Témoin (Sénégal) semaine du 6 au 12 mai 2003

"Le texte est fidèle à l'esprit du roman et parle vraiment à tous ceux qui ne l'ont pas lu. Les cinq acteurs savent faire rire et émouvoir sans fausse note…Les musiques, bien choisies, et les danses permettent aux spectateurs de garder entière leur attention pour le récit de l'enfant-soldat. La conclusion en voix off enracine la pièce dans la triste réalité des enfants soldats en Afrique et dans le monde. Le public a été vraiment conquis…Voilà une pièce qui sait sensibiliser avec le ton juste et qui donne envie de lire ou de relire le roman de Ahmadou Kourouma"
Jean-Dominique Pénel, Observer Plus (Gambie) le 11/04/2003

"Allah n'est pas obligé porte sur un sujet grave, traité avec distance et sans dramatisation. Patrick Schmitt a d'ailleurs introduit dans la pièce des moments tout en musique et en danse… Sidoine Biagui, interprète de Birahima et jeune comédien a livré une interprétation touchante et sans fausse note"
Adeline Seurat, Le Quotidien (Sénégal) le 3 mai 2003
"Le cœur du sujet est là, violent, direct et presque insolent mais le traitement de la pièce comme celui du roman reste léger, presque gai, parfois comique. Birahima, petit nègre qui parle mal le français nous permettra de rencontrer Tiécoura le multiplicateur de billet, grigriman et féticheur, Papa le bon, le général religieux psychopathe et drogué, Fati, la fille-soldat et bien d'autres. Il vous fera passer du rire aux larmes aussi simplement qu'il va d'enfant de la rue passer à l'état d'enfant-soldat et de ses jeux de bouts de bois passer à ses jeux de kalachnikov…Sur le papier on frémit, mais en tant que spectateur on se réjouit de ce voyage peuplé de personnages contrastés, de musiques et de danses africaines, de traditions perpétrées, de religions mélangées, un beau voyage qui pourtant nous mène jusqu'au bout de l'enfer des guerres tribales. Patrick Schmitt s'est risqué à l'adaptation du roman de Ahmadou Kourouma en prenant soin de conserver l'essence du texte et l'esprit de l'œuvre. Il signe une mise ne scène claire et s'appuie avec raison sur son personnage principal interprété par Sidoine Biagui. Ce jeune comédien joue avec un naturel remarquable différents épisodes de son enfance puis adolescence. Un rien sauvage, il apostrophe, il caracole, il danse et son sourire espiègle illumine le plateau, joue avec un naturel remarquable les différents épisodes de son enfance puis adolescence. Un rien sauvage, il apostrophe, il caracole, il danse et son sourire espiègle illumine le plateau, quand il quitte la scène pour revenir en enfant-soldat, son regard n'est plus le même, la lumière s'est violemment tintée d'ombres, il devient arrogant, dur, une étrange transformation qui glace le cœur et ouvre les consciences… Famara Sagna s'immisce avec délice dans toutes les facettes de Tiécoura et la troupe Bou-Saana joue avec plaisir et énergie. Si Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ses choses, nous ne sommes pas obligés de fermer les yeux…Donc à voir absolument ! Sophie Bauret, Le Dauphiné Libéré Vaucluse Matin le 13/09/2003

"Les comédiens de la troupe Bou-Saana ont joué une pièce poignante, intitulée "Allah n'est pas obligé". Ils ont su aborder avec un professionnalisme déroutant le texte de Ahmadou Kourouma, l'un des plus grands écrivains africains contemporains, qui s'est attaqué à un thème à la fois cynique et bien réaliste : les enfants soldats…Mise en scène par Patrick Schmitt, cette adaptation du roman de Kourouma (ndlr : prix Renaudot 2000) sombrait dans une atmosphère gênante et violente. Les cinq comédiens ont su refléter à la perfection cet univers perfide, où s'entremêlait dérision et gravité.
Marie Bulteau, Le Républicain (France) le 11/09/2003

…la mise en scène de Patrick Schmitt a donné un spectacle parfois drôle, souvent dur, tout en respectant l'esprit du roman. De leur côté les acteurs, par des mots simples, un ton léger et leur parler si caractéristique ont su faire rire, certes, mais aussi et surtout émouvoir, créant une distance entre le théâtre et la réalité, pas toujours si grande que cela…Les échanges qui ont eu lieu à l'issue de ce spectacle, haut en couleurs et en émotions entre les acteurs, le metteur en scène, les représentants du Mouvement de la Paix et les spectateurs, a montré que même si, comme concluait Birahima sur scène quelques minutes plus tôt, "Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ses choses", l'actualité internationale en a été une fois encore la preuve en cette fin de semaine avec de nombreux enfants victimes des adultes à Beslan en Russie… Journal du Centre, le 05/09/2004…

Au delà du thème et du texte, cette pièce est un moment de théâtre à déguster. On le doit à la qualité des comédiens, enfants comme adultes. On le doit à ce mélange harmonieux de texte, de danse et de musique…On passe du réel aux mystères, du concret à l'allégorique, du rire au malaise. G.K, Ouest France (Rennes), le 26/11/2004

Avec la compagnie Bou-Saana, c'est toute l'Afrique qui a déboulé sur la scène. Allah n'est pas obligé c'est l'Afrique des rêves et des enfants avec ses conteurs, ses musiques, ses danses et sa chaleur. Mais aussi l'Afrique de la réalité, celle de la misère, de la solitude et de la guerre. Les cinq acteurs savent faire rire et émouvoir sans fausse note. Les musiques, bien choisies, et les danses, gardent entière l'attention pour le récit de l'enfant-soldat. Dans la même journée, les comédiens sont allés rendre visite aux lycéens d'Antoine-Antoine, rencontre riche d'enseignement. Le soir, on avait plaisir à retrouver des lycéens dans la salle. Ce spectacle a été suivi d'un échange sur le thème des enfants-soldats. Le Bien Public, premier quotidien régional dijonnais le 13/11/2004

LES SPECTATEURS :

"Le texte est connu, la situation dramatique des enfants soldats. C'est aussi l'ouvrage de Kourouma et bien son essentiel. Cette nécessité qu'il y a à toujours dénoncer cette hélas évidence est adaptée et mise en scène de manière remarquable. Le pari était osé, la barre était haute. L'équipe de Bou-Saana réalise l'exploit de nous dire l'innommable. La pièce est juste, nécessaire, insoutenable. En plein dans le mille ! Avec tout mon respect" D. Giovannoni, Directeur du Centre Culturel Français de Saint-Louis – 26/04/2003

"Une pièce de théâtre qui marque avec une interprétation, et des acteurs de talent. On en redemande. Une soirée mémorable dédiée aux enfants soldats. La mise en scène de cette œuvre littéraire mérite d'être soulignée. Bravo à tous ceux qui ont contribué à ce succès mérité" S. Ayasse, Délégué Général de l'Alliance Française au Sénégal et en Gambie – 30/04/03

"Quelques feuilles sèches sur le sol, autant de personnages évoqués que de représentés, ça a fonctionné. Car ça comptait sur la formidable capacité des hommes à rendre vivant ce qui est absent : l'imagination. Grâce au langage, qu'il soit français de France, français d'Afrique ou langue traditionnelle d'une ethnie…ce soir-là, on dirait bien que la communication est passée. Alors bravo (et merci) à l'auteur, au metteur en scène et à la troupe pour l'engagement du discours et la richesse des sujets abordés, le talent des acteurs, drôles ou tragiques, toujours excellents ; notre plaisir esthétique: la grâce des acteurs, la musique à bon escient, la danse. Pour tout ça à la fois et ce qui ne va pas être dit là. On y repensera. On en reparlera." Christine Hontarrede, enseignante, après la représentation du 04/09/03

"J'ai beaucoup aimé l'adaptation, les passages quasi chorégraphiés, et certains comédiens. .." Claude Défard, metteur en scène, sept.2003

"J'ai trouvé votre pièce surprenante, superbe ! Je ne sais pas si ce sont les mots adaptés pour qualifier une pièce de théâtre mais j'ai voulu retranscrire directement ma pensée. J'avais lu le roman auparavant, et je trouve votre adaptation magnifique, des passages extrêmement violents dans le livre (ex: l'assassinat de Samuel Doe par Johnson) m'ont été difficiles à lire tellement c'était insoutenable. J'avais un peu peur de les retrouver dans la pièce, même si j'avais conscience que ces scènes horribles n'étaient que les reflets de la réalité.
En voyant la pièce j'ai été agréablement surprise des scènes choisies, des costumes et surtout de l'ambiance que vous dégagiez avec la musique, la danse... c'était magique ! Le débat aussi m'a beaucoup appris, j'ai pris conscience de la proximité des enfants soldats par rapport à nous, que l'on peut peut-être agir contre ça, faire quelque chose....
Je vous admire d'avoir su aussi bien nous sensibiliser contre cette horreur, de nous avoir offert un si beau moment de solidarité et d'espoir. Bravo !" Julie, 16 ans, lycée Frédéric Mistral à Avignon, oct. 2004

"Comme mes élèves, j'ai été extrêmement sensible au jeu des acteurs, à leur investissement dans leurs rôles, à leur étonnante vitalité et à leur "pétillance" qui "colle" si bien au texte de Kourouma et à son ironie implacable. J'aime aussi la sobriété des décors et de la mise en scène, l'à-propos des passages dansés (ni trop, ni trop peu, ni "folklore" inutile). La prestation des deux adolescents, ainsi que le message citoyen passé par la troupe durant le débat, suscitent des interrogations salutaires (sinon des questions !) dans les têtes blondes de nos petits "nantis" qui bien souvent ne voient pas plus loin que le bout de leurs Nike ! Seule réserve : la première partie sur la vie "de merde de bordel de vie" de Birahima, si elle est nécessaire pour "planter le décor" - et donc le contexte de l'enrôlement des enfants - est un peu longue par rapport à la suite, ce qui nuit peut-être à la force du message passé… Mais je ne suis pas metteur en scène et cesserai donc là ma critique néophyte de ce choix de Patrick ! Bravo et merci à tous les acteurs et autres magiciens (et non grigriman !) qui ont réalisé ce spectacle et à bientôt j'espère pour de nouvelles représentations dans notre région du Bout du Monde…" Sylvie, documentaliste du Lycée de Lannilis (29), nov. 2004

"Le texte est connu, la situation dramatique des enfants soldats. C'est aussi l'ouvrage de Kourouma et bien son essentiel. Cette nécessité qu'il y a à toujours dénoncer cette hélas évidence est adaptée et mise en scène de manière remarquable. Le pari était osé, la barre était haute. L'équipe de Bou-Saana réalise l'exploit de nous dire l'innommable. La pièce est juste, nécessaire, insoutenable.
En plein dans le mille ! Avec tout mon respect" D. Giovannoni, Directeur du Centre Culturel Français de Saint-Louis - 26 avril 2003

"Une pièce de théâtre qui marque avec une interprétation, et des acteurs de talent. On en redemande. Une soirée mémorable dédiée aux enfants soldats. La mise en scène de cette œuvre littéraire mérite d'être soulignée. Bravo à tous ceux qui ont contribué à ce succès mérité"
S. Ayasse, Délégué Général de l'Alliance Française au Sénégal et en Gambie - 30/04/03

"Quelques feuilles sèches sur le sol, autant de personnages évoqués que de représentés, ça a fonctionné. Car ça comptait sur la formidable capacité des hommes à rendre vivant ce qui est absent : l'imagination. Grâce au langage, qu'il soit français de France, français d'Afrique ou langue traditionnelle d'une ethnie…ce soir-là, on dirait bien que la communication est passée.
Alors bravo (et merci) à l'auteur, au metteur en scène et à la troupe pour l'engagement du discours et la richesse des sujets abordés, le talent des acteurs, drôles ou tragiques, toujours excellents ; notre plaisir esthétique: la grâce des acteurs, la musique à bon escient, la danse. Pour tout ça à la fois et ce qui ne va pas être dit là. On y repensera. On en reparlera." Christine Hontarrede, enseignante, après la représentation du 04/09/2003 à Palaiseau (91)- France

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