Les visiteurs des temples de l'art moderne dans les villes mondiales connaîtront l'espace de la galerie White Cube. Mais lorsqu'on surgit au milieu d'une plantation de palmiers à huile congolais, l'effet est profondément déstabilisant. En outre, il attire l'attention sur les liens souvent négligés entre le colonialisme et le monde de l'art, par exemple, par le biais des multinationales qui parrainent désormais fièrement ces musées occidentaux.
Ce centre d'art congolais fait partie du plan peu orthodoxe de l'artiste Renzo Martens pour relancer l'économie locale. Les anciens travailleurs de la plantation réalisent des sculptures qui sont reproduites en chocolat, puis exposées à New York. Les travailleurs de la plantation, dont la plupart gagnent un dollar ou moins par jour, utilisent les bénéfices de cette exposition à succès pour racheter les terres qui leur ont été confisquées par Unilever.
Ce documentaire voit Martens poursuivre sur la lancée de Enjoy Poverty (2008), dans lequel il encourageait les Africains appauvris à utiliser la photographie pour exploiter leur propre souffrance. À cette occasion, le film a cependant établi que la population locale ne gagnait rien de ses efforts. Ce nouveau film documente une tentative d'inverser le flux des richesses et d'utiliser les privilèges associés au monde de l'art pour apporter un réel changement.
White Cube, Renzo Martens © Institute for Human Activities - Trailer from OMA on Vimeo.