Artículos
4 fichas
Portrait d'un groupe de femmes vivant depuis toujours dans le quartier historique de la médina de Casablanca. La réalisatrice, familière des lieux depuis son enfance, a partagé pendant plusieurs mois leur quotidien. Entre rires et larmes, au hammam, dans leur foyer, dans la rue, c'est à travers le regard de ses batalett (héroïnes) que nous vivons les événements majeurs du Maroc de cette période : la mort de Hassan II, la marche des femmes pour leurs droits en mars 2000, mais aussi les réalités de l'immigration et la galère pour survivre…
Langue: Arabe (sous-titres français).
Son : Tourya Ennadre
Montage : Barbara Pueyo
Production : Samir Abdallah/L'Yeux Ouverts, Les Films de la Passerelle (France), RTBF (Belgique), Image Plus.
Avec: DAJI Saadia, Naji Zineb, ARAFA Najate, HOURMATALLAH Zhor, FORSA Latifa, EL HOUAG Saadia
Mise à Jour: 12 Mars 2002
Festivals: MILAN COE 2001
Médias Nord-Sud 2001 - prix Nord-Sud
AMIENS 2001
MONTPELLIER 2001
Biennale des Cinémas Arabes à Paris 2002
MICA 2003
FIPA 2001
Béta SP.
Dalida Ennadre à propos de son film : J'ai fait ce film parce que j'avais envie de parler de résistance. Rester dans les murs pour montrer ce rythme de vie, la solidarité entre les femmes. Ce qui m'a permis de le faire, c'est que ce sont des femmes que je connais bien : je suis une fille du quartier. Je voulais faire un film sur les Gnawas et elles m'ont dit : c'est notre vie que tu devrais tourner ! Les années ont passé, d'autres films, je n'étais pas mûre. C'est une chance pour un réalisateur d'être invité à venir tourner ! Je serais qui pour faire un film sur les gens ? On fait un film avec quelqu'un… Quand j'ai commencé à tourner, le roi est mort deux jours après, Latifa a eu son visa : ça a enrichit le film, l'ouvrant sur les différents aspects de leur vie. Quand les coproductrices belges ont vu qu'il n'y avait pas d'hommes dans le film, ça les a paniquées. Je ne peux pas travailler en étant demandeuse. Les hommes rigolaient et ne nous ont pas pris au sérieux comme celui que l'on voit ricaner dans le film après la marche des femmes. Je ne voulais pas les obliger ! C'est le regard de la personne qui dicte comment placer ma caméra. Pas de chef opérateur : c'est comme je le sens. Je n'ai pas fait non plus d'école de cinéma. Zineb, la petite fille qui se cache le visage derrière des tiges de menthe, n'était pas prévu dans le film. Elle m'avait dit : c'est entre toi et moi, tu ne le dis pas à Maman. Et elle passait son temps à dire qu'elle voudrait partir de la Médina, que la Médina n'était pas belle… En somme, elle résumait l'émigration, car à la fin elle précise : je voudrais que la Médina soit belle, que ce soit mieux chez nous ! Le film a été tourné en deux ans. Le montage était difficile : comment placer ces cinq femmes pour qu'elles ne soient pas perdues. J'ai donc raccroché chaque femme avec un événement, comme par exemple cette scène où elle arrive et surveille qu'un des fils ne mange pas deux œufs alors qu'un autre ne veut pas le sien - une façon de montrer la pauvreté. Tout part du rapport qu'on a avec les gens avec qui ont fait un film. Cette proximité fera la différence. J'ai été en Amazonie mais le temps manquait pour que quelque chose se bâtisse avec les gens : je n'avais que de belles images… Pour que les choses changent dans la situation des femmes, il faut que cela change dans la tête des individus. Je ne crois au changement que par l'individu. Cela prendra du temps ! Dans le film, la petite fille Zineb incarne l'espoir !
4 fichas
2 fichas