Après plusieurs années à Paris (France) et quelques faux départs Margot Benacerraf se décide à réaliser un film en trois parties sur les régions sud, central et nord de son Vénézuéla natal. En recherchant sur le nord aride, Benacerraf tombe amoureuse de la région et des gens d'Araya et décide d'en faire le sujet de son premier long métrage. En 1958, après avoir longuement consulté les documents d'archives à Séville et Madrid, elle commence à filmer.
D'après les commentaires originaux de 1959:
"Et le sel était plus précieux que l'or."
"… et sous le quotidien, se trouve l'exceptionnel." - Berthold Brecht
Une péninsule dans la Caraïbe au nord du Vénézuéla: Araya. Une des régions les plus arides au monde, où l'homme dépend entièrement des produits de la mer : sel, poisson…
Depuis sa découverte par les Espagnols en 1500, l'exploitation des marais salants naturels d'Araya s'est faite à la main. Pendant des siècles, ce pays est resté l'un des plus riches du Nouveau Monde, où pirates et marchands d'esclaves se mélangeaient avec les trafiquants de perles. Pour ces aventuriers, le sel comme l'or était un objet de convoitise…
Après cette splendide période, Araya est tombée dans l'oubli. L'histoire de Margot Benacerraf se déroule sur vingt-quatre heures, un jour, à Araya. Un jour comme beaucoup d'autres de ces 450 dernières années.
Mais ces vingt-quatre heures dans les vies des travailleurs de sel (salineros) offrent une dimension étrange et particulière. Le film, depuis les premières images, transporte le spectateur dans un univers de rare beauté : où la vie est née du ciel et de la mer, où la nature est créée et recréée par un mouvement sans fin et sans cesse renouvelé.
C'est un paysage ravagé par la corrosion. Une terre aride frappée par le vent et une implacable et brutale lumière.
C'est Araya. Humains et animaux s'accrochent au sol et se perpétuent. Ce film est comme une fresque qui révèle trois villages, trois façons de vivre dans trois familles qui se mélangent et se complémentent. Leurs simples gestes au fil des heures, se remplissent d'une exceptionnelle résonnance.
Vingt-quatre heures qui ont duré 450 ans, vingt-quatre heures qui se sont répétées sans fin pour le peuple d'Araya, jusqu'au jour où…
Araya est l'homme persévérant face aux circonstances les plus hardues.
Réalisatrice : Margot Benacerraf
Venezuela / France, 1959.
Restauré Digital. 90 min.
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