Après la crise, après l'urgence, les réfugiés sont abandonnés à leur sort. Bernard Debord a rencontré des Burundais maintenus depuis dix ans dans des camps en Tanzanie. Témoignages de naufragés des temps modernes.
En Tanzanie, un demi-million de réfugiés burundais survivent dans une quinzaine de camps. Ils n'ont pas le droit de s'installer sur cette terre de manière définitive, ils sont contraints d'accepter ce refuge de fortune et voient s'éloigner de jour en jour l'espoir d'un retour au pays. Bernard Debord s'est rendu dans le camp de Kanembwa pour tenter de comprendre la vie de ces réfugiés de longue date, devenus malgré eux d'éternels assistés. "Nous sommes concentrés dans ce camp depuis dix ans. La vie ici ne m'apporte rien" : c'est ainsi que Jean résume son parcours d'exilé. Il a fui son pays en 1994. Depuis, il survit dans ce camp, comme Vénancie, Gervais, élisabeth et cinq cent mille de leurs compatriotes. Le provisoire est devenu leur seul présent et leur seul avenir. Un univers d'assistance imposée et de contraintes réglementaires. C'est l'un des paradoxes de l'action humanitaire : tout en assurant la survie, elle bafoue également certains des droits humains les plus élémentaires…

(synopsis > arte-tv.com)